Club de Lecture Chrétienne

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Le pardon

 

 

 

JUIN-JUILLET 2005
n°68
courant
JOURNAL DE L’ ÉGLISE ÉVANGELIQUE LIBRE DE GENÈVE

DOSSIER  

 

 

 

Ils ont connu
l’offense et le pardon. Ils racontent

 

 

 

Demander pardon, une démarche qui coûte mais qui libère.

 

Demander pardon a toujours été une démarche difficile pour moi. Si faire cette démarche envers mon Dieu est quelque chose de naturel, tel n’est pas le cas lorsqu’il s’agit de la faire envers quelqu’un d’autre. Mais j’ai découvert qu’une puissance insoupçonnée découle du pardon.

 

 

                          

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En 1992, ma femme et moi revenions d’un culte à Lyon. Je ne me souviens pas de ce que le prédicateur a prêché, mais je sais que ce jour là, Dieu m’a parlé. Il m’a rappelé que je devais faire une démarche de demande de pardon ; «rappelé», parce que très certainement, il me l’avait déjà dit auparavant. Mais ce jour-là, je ne pouvais plus renvoyer la démarche au lendemain. Le soir, en arrivant à Genève vers 21 heures, j’ai donc téléphoné à la personne que j’avais offensée 19 ans plus tôt. Nous avons convenu d’un rendez-vous au cours duquel je lui ai demandé pardon. Cela a été une démarche éprouvante mais combien enrichissante ! Après, je me suis senti allégé, comme déchargé d’un lourd fardeau.

 

Mais Dieu ne s’est pas arrêté en si bon chemin. L’an dernier, il m’a rappelé qu’en offensant directement cette personne, il y en avait une autre que j’avais offensée indirectement. Je devais donc envers cette autre personne faire cette même démarche de pardon. Il se trouve que notre dernière rencontre remontait à 28 ans plus tôt. J’ai néanmoins retrouvé son adresse. Je lui ai donc écrit une lettre de demande de pardon. Quelques jours plus tard, j’ai eu sa réponse : «Henry, à l’époque des faits il y a trente ans, je t’avais pardonné, mais ta lettre m’a amenée à revisiter mon pardon. Aujourd’hui, je peux te dire que je t’ai vraiment pardonné...»

Quelques semaines plus tard, nous nous sommes retrouvés assis côté à côte au mariage d’un ami commun. Ce jour là, en le saluant, j’ai compris toute la dimension d’un pardon demandé, d’un pardon donné et d’un pardon reçu.

 

Moins de trois mois plus tard, cette personne nous quittait pour la maison du Père et c’est le coeur en paix que j’ai pu assister à son enterrement.

 

Henry Bouchaut



27/10/2015
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