Méditons ensemble
Méditons avec Ezéchiel
Lecture: Ezéchiel 1.1-3
1 Le cinquième jour du quatrième mois de la trentième année, je me trouvais parmi les déportés, près du canal du Kebar. Le ciel s’ouvrit et Dieu m’envoya des visions. 2 Le cinquième jour du mois de cette année-là, c’est-à-dire la cinquième année de la captivité du roi, 3 l’Eternel adressa la parole à Ezéchiel, fils du prêtre Bouzi, au pays des Chaldéens, près du canal du Kebar. Là, la main de l’Eternel reposa sur lui.
Nous nous trouvons en présence d’un homme, Ezéchiel, dont le nom signifie « l'Eternel est ma force, ou l'Eternel me fortifie ». Il vécut au VIᵉ siècle av. J.-C. Soit vers l'an - 593.
Fils de Bouzi, le sacrificateur, il était destiné à être sacrificateur à son tour et à prendre la succession de son père. Selon la loi, il devait commencer son ministère à l'âge de 30 ans. Il a aujourd'hui 30 ans et depuis 5 ans, il est déporté loin de Jérusalem. Il ne peut donc pas exercer son ministère qui était lié non seulement à la cité de Jérusalem, mais aussi au temple. IL est donc un sacrificateur sans sacrificature. Aujourd’hui, on dira « un pasteur sans église ».
Ce que vit Ezéchiel m’amène à faire le parallèle avec ce que vivent aujourd’hui, (à cause de la pandémie) beaucoup d’églises et beaucoup de pasteurs dans le monde. Des églises fermées, ou à l'assistance réduite, des pasteurs ne pouvant pas exercer leur ministère, des chrétiens privés de rencontres … Tous à notre niveau, nous vivons des situations entièrement nouvelles et déstabilisantes.
Cela remonte à plusieurs années pour certains, le jour où ils ont répondu à l’appel de Dieu, à leur vocation d’être berger, d’être prédicateur de l’évangile. Ils officiaient dans une église en pleine croissance, ils prenaient du plaisir à annoncer la Parole de Dieu aux fidèles le dimanche et une ou deux autres fois chaque semaine. Aujourd’hui, à cause d’un virus, leur église est fermée ou réduite à une très petite assistance. Dans certains pays, comme la Suisse, pays de la réforme, ceux qui peuvent encore se réunir n’ont même pas le droit de chanter leur louange à la gloire de Dieu.
Dans ce contexte, certains pasteurs sont peut-être amenés à se poser bien des questions sur leur ministère. Ezéchiel, lui aussi, il a connu cette même situation. Sacrificateur sans lieu d’exercice, sans temple !
Qu’allait-il faire ? Allait-il s’évertuer à chercher une solution, une solution purement humaine ?
La seule chose qui lui était encore possible de faire, était de se tenir devant son Dieu. Et là, dans son isolement, dans sa déportation, dans son confinement, il eut la vision de la gloire de Dieu. Et là, Dieu semblait vouloir lui dire : « ma gloire avant tout ! »
C’est seulement après qu’il ait été plongé dans la gloire de Dieu, que le changement radical se produisit. S’il ne pouvait pas être sacrificateur, alors, Dieu fera de lui son prophète !
Ce n’est pas Ezéchiel qui changea sa façon d’exercer son ministère, mais c’est Dieu qui choisit de l’utiliser autrement. Souvenons-nous que « les hommes cherchent des méthodes, mais Dieu cherche des hommes. »
N’essayons pas, dans l’exercice du ministère qui est le nôtre, de trouver des méthodes plus performantes, mais demeurons dans la présence de Dieu pour que lui, en cette période si particulière, nous montre où et comment il nous veut et cela pour la seule gloire de son nom.
Le projet que Dieu a pour nous est plus grand que tous nos projets.
Ezéchiel n'avait plus de temple, Dieu lui en donna un à ciel ouvert. Il n'avait plus de fidèles, Dieu lui donna la dispora toute entière. Il pouvait donc dire :"ma paroisse c'est le monde".
L’Eternel sera ta force, il te fortifiera !
Méditons avec Anne
Lecture : 1 Samuel 1.1-19
Anne, son nom signifie grâce :
On peut dire d'elle, que c’était une femme aimée, mais elle était malheureuse à cause de sa stérilité. La Bible nous dit qu’elle se mortifiait, elle était blessée, outragée, vexée et offensée par sa rivale, Peninna. Anne avait une vie pleine de questions, beaucoup de questions ! Une vie sans réponse, sans une seule réponse ! Elle ne pouvait se satisfaire de sa situation, et c’est son insatisfaction qui l’a conduite aux pieds de Dieu.
Il n’y a que l’insatisfaction qui nous pousse à désirer plus, à désirer mieux.
Anne, si son nom signifie grâce, à cause de sa stérilité, elle était en disgrâce. On aurait pu l’entendre chanter à l’instar d’un de nos chanteurs : « Ne m’appeler plus jamais Grâce, la grâce, elle m’a laissée tomber… »
Anne, c’est celle qui face aux provocations de Peninna qui voulait la pousser à s’irriter contre Dieu, choisit de rechercher la consolation auprès de son Seigneur.
==> Quelle est notre réaction face aux provocations ?
Anne, c’est celle qui choisit de retenir la deuxième parole d’Eli qui était une parole de consolation et d’espoir plutôt que la première qui était une parole accusatrice, une parole de destruction pour son âme meurtrie.
==> Attachons-nous plus d’importance aux paroles blessantes ou à celles qui peuvent nous apporter réconfort et consolation ?
Anne, c'est l'histoire d'une femme pour qui pendant de nombreuses années, le ciel a été fermé. Sa prière semblait se heurter à un ciel d'airain.
==> Ayons comme elle la même persévérance dans nos prières. Prions jusqu'à ce que le ciel s'ouvre.
C'est l'histoire d'une femme qui ne pouvait pas partager son chagrin et sa prière avec celui qui aurait dû être son meilleur soutien (Elkana), c'est pourquoi elle s'est retrouvée seule devant l'autel.
==> Soyons en tout temps un soutien pour notre conjoint et son fidèle compagnon de prière.
C'est l'histoire d'une femme qui ne s'est pas trompé de combat, qui a discerné que son adversaire n'était pas terrestre (Peninna), mais que c'était un combat qui se livrait dans les lieux célestes.
==> Car nous n’avons pas à lutter contre des êtres de chair et de sang, mais contre les Puissances, contre les Autorités, contre les Pouvoirs de ce monde des ténèbres, et contre les esprits du mal dans le monde céleste. Ephésiens 6.12
C'est aussi l'histoire d'une femme dont le visage a rayonné quand le ciel s'est ouvert pour elle et qu'elle a pardonné à Eli pour ses paroles offenssantes.
==> Ne te laisse pas vaincre par le mal. Au contraire, sois vainqueur du mal par le bien. Romains 12.21
Restrictions pour les églises ou ouverture pour l’Eglise ?
Il était une fois
Le chapitre 6 des Actes nous parle de la lapidation d’Etienne, qui devait précéder une grande vague de persécution dont un des acteurs était un certain Saul de Tarse. Au chapitre précédent (Actes 6.1), il y a cette belle constatation : « A cette époque-là, comme le nombre des disciples ne cessait d’augmenter… ». L’exécution d’Etienne a donc été l’élément à partir duquel une grande persécution s’est abattue sur l’Eglise.
Les chrétiens de Jérusalem ne pouvaient plus vivre leur foi, se réunir comme auparavant, leurs libertés étaient bafouées et la peur s’était emparée de beaucoup. Ils étaient face à trois possibilités :
- Vivre leur foi en cachette, faire le moins de bruit possible, rester en vase clos en se disant que demain sera peut-être meilleur …
- Braver les autorités en disant qu’il vaut mieux mourir pour la Bonne cause …
- Vivre leur foi ailleurs, autrement, sans rien renier et sans se mettre contre la loi des gouvernants.
C’est à cette troisième solution que beaucoup se rallièrent, et cette sagesse fut accompagnée d’une grande bénédiction. C’est ainsi que l’Eglise pu enfin accomplir sa mission d’évangélisation : « : Vous recevrez sa puissance et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’au bout du monde. » Actes 1.8
Similitudes ?
Il y a-t-il une similitude avec cette période que nous vivons, aujourd’hui en 2020 ?
La crise sanitaire que nous traversons a de lourdes conséquences et de profondes répercutions sur l’organisation et la gestion de l’Eglise.
La fermeture des lieux de culte pendant plusieurs semaines a privé beaucoup d’entre nous de notre tissu social, de rencontres physiques et fraternelles qui pour certains, notamment nos aînés constituaient leur seul moment de partage et de communion. Plus encore, ils ont été privés de visites, de partages, de moment de prière à deux ou à trois.
Faisons-en sorte que personne ne reste sur le bord du chemin. Usons de tout ce qui est à notre disposition pour maintenir le contact et le lien fraternel (contacts téléphoniques, textos, WhatsApp, mails, internet, sans oublier le bon vieux courrier postal …)
Les belles initiatives
Je me réjouis de tous les dons, les talents qui ont été mis à jour pendant cette période. Certaines églises ont devancé leurs prévisions pour diffuser des cultes en direct via YouTube, des rencontres zoom se sont multipliées, des chorales se sont formées via le Net. Nous avons vu des églises de dénominations différentes s’unir pour des actions communes, comme des paniers alimentaires. Vous en connaissez sûrement beaucoup d’autres belles actions de ce genre.
Les restrictions : obéir ou se taire
Face aux restrictions et aux directives des gouvernements, que devons-nous faire en tant que chrétiens ? Masque, distanciation sociale, restrictions, vrais ou fausses informations, tantôt noir, tantôt blanc, qui croire, que faire ?
La Bible nous enseigne la soumission aux autorités, mais avec une seule limite : tant que cela n’est pas contraire à la foi chrétienne.
Que la peur du gendarme ne soit pas seulement notre seule motivation, mais que toutes nos actions soient conduites à la lumière biblique. « faites-le de tout votre cœur, et cela comme pour le Seigneur et non pour des hommes. » Colossiens 3.23
Si, au lieu de relever les aspects négatifs de la gestion de la situation actuelle, nous nous attachions à voir ce qui peut se dégager de positif ? Transportons-nous dans l’église de Jérusalem, et analysons comment ils ont géré cette persécution.
Plusieurs pays ont pris des mesures limitant le nombre de participants aux cultes, port du masque obligatoire, distanciation ou fixant le nombre de participants. Dans certains pays, les églises chrétiennes ont été nommément citées, comme ne pouvant pas se réunir à plus de dix personnes. Au Québec, c’est entre 25 et 50 personnes maximum alors que certaines églises totalisent des milliers de membres.
Est-ce que les évènements d’aujourd’hui ne vont pas nous conduire à vivre l’Eglise autrement ?
Que faire ?
Le temps de l’essaimage
Les chrétiens de Jérusalem en ont profité pour ouvrir d’autres églises. Si pour nous aujourd’hui c’est le temps de l’essaimage qui était venu ?
Imaginons ce que ce serait si toutes les églises de la ville se divisaient par groupe de 50 pour ouvrir d’autres lieux de culte. Je crois que là, le diable serait pris à son propre jeu.
Il y a quelques années, quelqu’un disait que son vœu le plus cher, c’est qu’il y ait autant d’église que de bistrots. Si une telle chose se faisait, imaginez l’impact que l’Eglise aurait dans ce monde.
Bien sûr, cela a un coût, mais sommes-nous prêts à en payer le prix ?
On pourra alors dire à l’image de la première église : « A cette époque-là, le nombre des disciples ne cessait d’augmenter ».
« Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, mais c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles » disait Sénèque.
Henry
Ezéchiel chapitre 2 verset 6
Le livre du prophète Ezéchiel est un livre que j’aime tout particulièrement. A plusieurs reprises, Dieu s’en est servi pour me parler, pour me diriger et pour me dire que quoi qu’il arrive, il est toujours à mes côtés.
Voilà un homme, Ezéchiel, destiné à être sacrificateur, mais qui à cause de la déportation, conséquence du péché d’Israël, ne pourra pas exercer son ministère. Alors qu’il se morfond en « pourquoi », Dieu se révèle à lui et lui confie un ministère de prophète. En plus, Dieu lui donne un nom de relation avec lui, ce nom par lequel il l’appellera chaque fois qu’il aura une révélation à lui faire, celui de « fils de l’homme ».
Au verset 2.6, il lui confie une mission, sans rien lui cacher de la difficulté qui va avec. C’est pourquoi à quatre reprises en deux phrases, Il l’invite à avoir les regards fixés sur celui qui sera toujours avec lui.
- Premièrement : ne les crains pas
- La crainte, c’est avoir peur, être effrayé, terrifié, se laisser intimider. Être chrétien ne nous préserve pas de connaître ces moments-là. Souvenons-nous toujours que celui qui cherche à nous faire peur a peur à son tour d’un plus grand que lui. Cela s’applique à tous les domaines de notre quotidien et encore plus au domaine spirituel.
- Deuxièmement : « ne crains pas leurs paroles »
Il y a des paroles qui font mal, des paroles qui laissent en nous de profondes blessures et qui des fois peuvent nous détruire. Nous ne pouvons pas empêcher les autres de médire, de vociférer, d’être des langues de vipère, MAIS, ce « ne crains pas leurs paroles » peut faire bouclier. Vous connaissez certainement des personnes (ou peut-être vous -même) qui ont été l’objet de paroles blessantes mais qui ne les ont pas entendues alors qu’elles étaient dans un environnement proche. Dieu a su les protéger en fermant leurs oreilles.
- Troisièmement : « ne crains pas leurs paroles »
Si cet avertissement et cet encouragement de ne pas craindre leurs paroles revient à deux reprises, c’est que Dieu connait tellement bien la puissance de la parole. C’est par la parole qu’Il a créé ce qui existe, L’apôtre Jean nous présente Jésus comme étant La Parole. Jacques nous parle du pouvoir de la parole, elle construit, elle console, mais elle peut aussi détruire.
- Quatrièmement : « ne tremble pas devant eux »
D’autres versions disent « ne t’effraie pas ». Non seulement, ne crains pas leurs paroles, mais ne te laisse pas effrayer par leurs visages. Face à un chien méchant qui sort les crocs, si nous lui montrons que nous avons peur de lui et que nous nous mettons à courir, nous lui offrons la partie vulnérable de notre corps, le dos (la seule partie qui n’est pas protégée par les armes de l’Esprit). Alors, face à l’adversaire et à l’adversité, ne nous dérobons pas !
Ces « ne crains pas » d’Ezéchiel 2.6, ne nous invitent pas à bomber le torse en disant « moi, je ne crains rien », mais ils nous invitent à nous réfugier dans celui qui calme la crainte, qui chasse l’effroi et qui nous dit : « je suis là et je serai toujours là »
Que votre coeur ne se trouble point
« Que votre cœur ne se trouble pas ! » Jean 14.1
La paix est synonyme de repos, de tranquillité, de quiétude et de sérénité. La crainte, elle, peut prendre aussi plusieurs aspects : notre cœur est troublé, nous craignons que …, nous avons « une peur panique » de …, nous appréhendons …, nous redoutons, c’est-à-dire que nous décuplons notre doute ...
La Bible nous parle à maintes reprises de ces deux états d’esprit. A ceux qui sont dans la paix, elle montre comment rester dans cette paix. A ceux qui ont perdu cette paix, elle montre aussi comment la retrouver.
Connaître des moments de doute, de crainte, de trouble, cela est tout à fait humain et ce n’est pas un péché (que cela soit bien clair pour tous). Thomas n’a pas cru immédiatement à la résurrection de son Maître, mais celui-ci ne l’a pas condamné, les disciples dans la barque ont douté quand Jésus leur a dit de jeter les filets, mais IL leur a tout simplement demandé de lui faire confiance. Pierre a douté qu’il pouvait traverser le lac à pied sec, mais Jésus lui a tendu la main.
Dans ce texte de Jean au chapitre 13, Jésus annonce à ses disciples que le moment de sa mort approche. Et voilà que la tristesse envahi leur cœur, ils sont troublés, mais Jésus leur dit : « Que votre cœur ne se trouble pas ! ». Ils sont face à une mort annoncée, comme toi peut-être, le diagnostic est tombé, il n’est plus question que de jours, que de quelques heures. Comment ne pas avoir le cœur troublé, comment ne pas être désemparé ?
Le Maître ne se contente pas seulement de leur dire ces sept petits mots, IL leur parle aussi d’espérance. « Je vais vous préparer une place et je reviendrai pour faire avec vous le chemin vers votre nouvelle demeure. Vous n’êtes pas seul, vous ne serez pas seul. »
C’est aussi ce qu’il nous dit aujourd’hui. Devant la mort d’un proche, ne nous laissons pas troublés par ce départ, mais faisons lui confiance. Que notre espérance soit plus forte que le trouble de ce départ.