Le réveil de Guadeloupe
C'est en 1968, que Georges et Daisy Kaakil rentrant en Guadeloupe après un congé administratif dans la région de Pau (Pyrénées Atlantiques), racontèrent à quelques personnes, entre autres, leur pasteur, ce qu’ils avaient vécu à cette occasion dans une église de là-bas, une église charismatique, en pleine croissance. Cela ne fut pas bien reçu par ce pasteur pour qui ces manifestations du Saint-Esprit étaient pour la première église. Néanmoins, quelques anciens furent interpellés par leur récit et voulurent en connaître plus. Ils quittèrent leur assemblée et formèrent un petit groupe d’une quinzaine de personnes et prièrent pour que vienne sur leur île cette bénédiction. Ils prirent contact avec les ADD de France qui quelques mois plus tard leur envoya un évangéliste : Jacques Giraud.
extrait de : https://www.facebook.com/groups/2318663355078705/permalink/2579030605708644/
Entre temps, ce petit groupe avec l’argent de leur dîme avait loué un appartement pour recevoir cet évangéliste et transformé le garage en salle de réunion pouvant contenir une centaine de personnes. Cette salle se situait au 5 Rue Descamps à Basse-Terre, actuellement Rue Martin Luther King, près du lycée Gerville-Réache.
Quand jacques Giraud arriva avec sa famille, l’appartement était meublé, les bancs étaient flambant neufs (Charles Laclé en avait fait l’armature en tube et Emile Bureau les assises et dossiers).
Un petit groupe de quinze chrétiens qui priaient, allait bouleverser toute la Guadeloupe. Les premières réunions commencèrent dans ce garage qu’on du agrandir en rajoutant une estrade qui le plongeait sur la cour arrière. Une campagne d’évangélisation fut lancée pour une semaine, tous les soirs à 18 heures 30, et cela sans aucune publicité que le bouche à oreille. Le slogan était "La délivrance aux Antilles", et on commençait toutes les rencontres en chantant :
"Les Antilles seront pour Jésus
Si nous marchons unis avec Lui
Un pays qui le sert et l'honore
Et témoigne du pouvoir de Dieu
Luttons donc avec ardeur et flamme
Annonçons le Seigneur en tout lieu
Oui chrétiens combattez
Les Antilles sauvés
Car Jésus bientôt reviendra
Oui chrétiens combattez
Et le monde sauvé
Car Jésus bientôt reviendra."
Jacques Giraud annonçait l’Evangile, appelait les gens à la conversion à Christ, puis priait pour les malades. Je ne l’ai jamais vu exercer un don de guérison à proprement parler, mais il avait l’onction pour mettre la foi des gens en mouvement. Et ils étaient guéris !
La semaine prit fin, et la campagne fut prolongée d’une semaine supplémentaire. Les gens venaient de toute la ville de Basse-Terre, et le garage devint trop petit. Qu’à cela ne tienne, on fit une réunion supplémentaire l’après-midi à 15 heures 30. Cela ne suffit pas pour accueillir tout ce monde qui venait de toute l’île. Alors une troisième réunion fut rajoutée, le matin à 9 heures 30. Ceux qui venaient écouter la bonne nouvelle étaient toujours aussi nombreux ! Il faut dire qu’en parallèle, il y avait une quatrième réunion tous les matins de 6 à 7 heures. Je crois que c’est là que prenait naissance cette puissance de conviction de péché et cette puissance de guérison qui se déversait sur les foules le reste de la journée. C’était la réunion de prière. Que de bénédictions ont été reçues lors de ces réunions !
De semaines en semaines, la campagne d’évangélisation était prolongée, car toujours plus de gens y venaient. Il fallut trouver une plus grande salle. Ce fut l’Hôtel Royal, fermé depuis quelques années, qui rouvrit ses portes à cette occasion,
puis le préau de l’école Pichon mis à disposition par Le docteur Jérôme Cléry, maire de la ville puis, le stade de la Gauloise,
et le cinéma Tivoli dans le quartier du Bas-du-bourg.
Des centaines de personnes se sont données à Christ pendant ce temps de réveil, et ont été remplies du Saint-Esprit. Des centaines de malades ont été guéris de maladies de toutes sortes. Dieu était à l’œuvre dans ces réunions d’évangélisation mais aussi et surtout lors des rencontres de prières.
Comme Jacques Giraud était avant tout un évangéliste, il fit appel à quelqu’un qui avait un ministère pastoral pour prendre soins de cette église naissante. Ce fut Gabriel Waccus, un véritable berger ! J’ai eu le privilège d’être à leurs côtés au début de cette œuvre, et je peux dire que la clé de ce réveil c’était la prière, une prière qui amène à la consécration, à recevoir le pardon de Dieu, et à pardonner à notre tour.
C'est dans ces moments-là que Dieu appela plusieurs à son service,
après moi, à Basse-Terre, il y eu Joseph, Marc et Jacques. Pour ma part, c'est pour des raisons purement personnelles que de ma seule initiative, j'ai interrompu ma formation avec Giraud et Waccus.
Quelques mois plus tard, Jacques Giraud découvrit un petit coin de paradis à Saint-Claude, au-dessus de la cité Ducharmoy. C'était une maison coloniale avec un grand parc planté de manguiers, un garage à l'entrée et une boucan. (C'était une batisse en bois sur deux niveaux avec plusieurs chambres qui était devancée d'une grande terrasse qui servait à l'origine au séchage du café). Il appela cet endroit "Bethanie" car disait-il, c'est là que Jésus allait se reposer.
Béthanie devint le lieu de rassemblement pour les rencontres d'église et les camps de jeunes. Le garage fut transformé en dortoir pour les garçons et la boucan en dortoir pour les filles.
Aujourd'hui, c'est à la rue Maurice Marie-Claire que se déroulent les activités de l'église. Cela a commencé par l'achat d'une première parcelle sur laquelle était édifiée une grande maison en bois, puis dans un deuxième temps, a suivi l'acquisition d'une deuxième parcelle sur laquelle est construite le temple actuel. La maison en bois a été démolie pour faire place au parking et à un bâtiment annexe.
"La délivrance aux Antilles" n'allait pas se cantonner à la capitale. Jacques Giraud allait ouvrir d'autres lieux de culte sur l'ile. Après Basse-Terre, ce fut Capesterre. Il avait le don de trouver les salles dont il avait besoin, cet homme. Les rencontres commencèrent à la Rue Schoelcher, dans un bâtiment inachevé depuis des années. Tous, (lui compris), nous nous sommes retroussé les manches pour déblayer et blanchir à la chaux ce qui allait devenir la salle de culte.
Puis Pointe-à-Pitre.
C'est à l'angle des Rues Denfer, Raspail et Chemin neuf que commença cette oeuvre. Au rez-de-chaussée, c'était la salle de réunion et à l'étage l'église des enfants. C'est aussi là que nous dormions le samedi soir, pour être sur place le dimanche de bonne heure.
Plus tard, l'église s'installa au Rond-point Miquel avec comme pasteur Gabriel Waccus, avant de déménager à Grand-Camp.
De cette Assemblée de Pointe-à-Pitre sont sortis comme à Basse-Terre, des pasteurs de la première heure, Guy, Fred, et Nestor.
J'eu aussi le privilège d'être avec lui pour le démarrage de Gourbeyre et de Petit-Bourg.
D'autres missionnaires venus de France ont aussi collaboré à la propagation de la Bonne Nouvelle. Sont du nombre : Lucien Sénégas (qui arriva avec une Citroën HY, don de son église de Bézier à la nouvelle oeuvre), Derrien, Noirclerc (qui se donna sans compter pour l'installation de Béthanie 2), Jean Mafre, Sciacca, Guy Hamel, Robert Vicédo, Daniel Gerbore ...
Pour démarrer et développer cette oeuvre, c'est Dieu qui a choisi Ses ouvriers. IL connaissait leurs forces et leurs faiblesses, mais par-dessus tout, il a fait prévaloir son amour sa miséricorde et son pardon.
Aujourd’hui, des dizaines d’églises en Guadeloupe sont issues de ce réveil.
Anecdotes:
1- Je me souviens de Madame "S", qui un jour à 4 heures du matin, descendit à pied du Matouba pour aller prendre le car à Saint-Claude et se rendre à la réunion de prière. Comme elle était en avance, elle s'assis sur un banc et se mit à prier, et là, Dieu la baptisa du Saint-Esprit.
2- Un jour en revenant de Pointe-à-Pitre, la fille cadette de Jacques Giraud qui s'était endormie dans la voiture, se réveilla et dit : "on a déjà passé Saint-Jésus?" Elle voulait parler d'une région appelée "Saint-Sauveur". (quel beau lapsus!)
3- Lors des réunion qui se tenait au cinéma Tivoli, une fillette de 12 ans sourde-muette a été guérie. Son père était très connu dans le milieu sportif à Basse-Terre. Ses amis lui dirent que s'il déclarait sa fille guérie, il perdrait sa pension. Il suivit ce conseil et sa fille redevint sourde-muette.
4- Un jour, j'accompagnai Jacques Giraud lors d'une visite à Gourbeyre. Une mère nous présenta son fils paralysé et épileptique. Il demanda à la mère de l'emmener à la réunion de l'APM à l'hôtel Royal. Ils arrivèrent en taxi et j'ai dû prendre ce jeune homme dans mes bras pour l'emmener à une chaise. Après je me suis rendu compte qu'il avait bavé sur toute ma chemise.
Après la réunion, ce jeune homme est reparti guéri.
5- Les camps organisés à Béthanie se terminaient toujours par un grand feu de joie. Lors d'un de ces feux de joie, ce sont les cannes et les béquilles que les miraculés avaient laissées sur place qui servirent à l'alimenter. Il y en avait des dizaines et des dizaines.
D'après mes souvenirs, Henry Bouchaut.
N.B : Si, toi qui lis ces lignes, tu as connu ce temps, je t'encourage à me faire parvenir ton témoignage que je rajouterai en le signant de ton nom ou d'un speudo, en cliquant sur "contact" en bas de page.
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